Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/194

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— C’est la seule chose qui manque à la Ville Lumière, résuma Titubard, l’homme pratique du couple.

— Tiens, mais ce n’est pas bête, avait acquiescé le maître du yacht.

Et, gaiement, il leur prêta le petit navire, en souvenir du bon temps de la vache enragée.

— Mais dépêchez-vous de le prendre, ajouta-t-il, parce qu’on va me donner un conseil judiciaire.

Huit jours après, quarante invitations, lancées d’une main sûre, atteignaient à domicile l’élite de ce Tout-Paris des premières sans laquelle rien ne se fonde ni ne se consacre. Notre vieille amie Géraldine, qui en était, à cette époque, par sa liaison avec un gentilhomme fameux dans nos fastes galants, reçut individuellement la sienne. Titubard et Polanson avaient négligé de convier le prince à la fête, et cet oubli voulu suffisait déjà à en fixer le caractère bien japonais et libre de toute servitude sentimentale. A l’inauguration d’un bateau de fleurs, il ne faut que fleurs sans attaches.

— Comprends-tu ma déveine, me disait-elle, en montrant la charmante carte illustrée par Willette, c’est pour mardi !…

— Eh bien ?