Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/196

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de son culte, et notamment par Géraldine, que j’aperçus, dès le seuil, en écartant les tentures.

— Eh bien, mais… et le prince ? grondai-je.

— Que veux-tu, mon petit, je n’ai pu y résister. On ne voit pas ça tous les jours. Du reste, il n’arrive jamais là qu’à minuit, au sortir du cercle, et il n’est que neuf heures. Le temps de croquer quelques sandwichs, de les arroser de deux ou trois coupes et de faire un tour de valse, soit avec toi, soit avec un autre, et je vole au devoir professionnel, hélas ! Mon coupé est là-haut qui m’attend sur le quai.

Et elle se perdit, de bras en bras, éclatante de joie, folle de baisers, innocemment lascive, telle que Dieu l’avait créée, la belle bacchante, dans les soutes du Coromandel.

— Le patron du bateau, s’il vous plaît ?

La question venait de m’être adressée par un personnage galonné, au visage rébarbatif, aux façons cassantes, qu’il ne me fut pas difficile d’identifier fonctionnaire. C’en était un, en effet, l’inspecteur des berges. Et Polanson parut.

— Qui vous donne le droit de stationner ainsi sous le pont, le long du quai, et où est le papier qui vous y autorise ?

— J’ignorais, fit le tenancier, qu’il en fallût un, et vous m’étonnez. Le bateau est de créat-