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Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/254

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Elle avait ses carnets de comptes, plus une liasse de papiers imprimés et affranchis du timbre, qu’elle jeta brusquement sur la table….

— Voici les quittances, fit-elle.

— Quelles quittances ?

— Celles de vos loyers, maison de rapport et fermages.

— Pourquoi me les apportes-tu à cette heure de nuit ?

— Parce que vous allez mourir.

Et le mot fut dit sur le ton net d’une constatation d’évidence, avec le léger haussement d’épaules qui est le geste du : à quoi pensez-vous donc ? des gens pratiques qui n’aiment pas à perdre du temps.

— Vère dam, hoqueta le vieillard, comme tu y vas ! Est-ce pour le lever du soleil ?

— On ne sait pas. Vous avez vu le fantôme à la croix du tertre, il faut parer à tout événement.

— Explique-toi, ma fille.

— Eh bien, dans trois jours, c’est le terme de la maison de Dinan. Il faut donc que j’y aille porter les quittances de loyers aux locataires ?

— Oui.

— Et, en revenant, celles aussi des fermages ?