seules et les enfants virent distinctement Jan Bris sur le cheval et le reconnurent, mais les hommes, eux, virent Azeline. Ils l’aidèrent même à mettre pied à terre.
« Dans l’église, le glas de l’enterrement ne tintait plus, mais il bruissait encore. Le bedeau mouchait les cierges. L’encens s’évaporait à peine, et sur un banc une vieille sanglotait à la Vierge mère, car Jan était le plus beau de ses six enfants, le plus fort et le plus tendre. La jeune fille courut à elle.
« — Qui donc est mort ?
« — Va voir au cimetière !
« Elle y alla. On comblait le trou de la fosse, et le recteur la bénissait.
« — Monsieur le curé, qui est-ce ?
« — Mon enfant, un bon chrétien, un brave marin, un Breton, qu’on a recueilli sur la côte anglaise. Le bateau est perdu, capitaine, équipage et mousse. Le bon Dieu ne nous a rendu que Jan Bris, je veux dire son cadavre.
« A ce nom, Azeline, sans un cri, tomba de son long sur la fosse, et, elle aussi, elle trépassa.
« Toute la commune décida que de pareils amants ne pouvaient pas être désunis, et que ce serait injuste s’ils ne partageaient pas, non