Aller au contenu

Page:Bergerat - Contes de Caliban, 1909.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA TACHE D’ENCRE


Feu le président Mazèdes, de spirituelle mémoire, était par excellence ce magistrat bénévole et évangélique qu’on nomme : un bon juge.

Au long cours de sa carrière judiciaire, il s’était adonné à l’étude sociale de la condition vraiment déplorable de ces pauvres filles que le siècle dernier appelait madelonnettes, du nom de leur patronne chrétienne Magdalena, ou Madeleine, courtisane avérée pourtant, mais patronne de la plus parisienne de nos églises, j’allais dire la plus boulevardière.

Ceux qui ont lu, et on les lit encore, les excellents ouvrages du président Mazèdes sur les tristes filles dites de joie, savent la pitié singulière que leur sort, sans législation, inspirait au vieux juriste.