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Page:Bergerat - Les Deux Waterloo, 1866.djvu/13

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Comme un nuage de fantômes
Apparaissent sur.les sommets
Les cavaliers des Trois-Royaumes
Dont le vent courbe les plumets.
Le nuage noir se balance…
Puis, hourra ! il crève, s’élance,
Et l’avalanche, porte-lance
S’écroule !… — En ces ondes d’aciers
On ne voit plus rien que la hache !… —
Tout se fond… — Et puis se détache
Milhaud, caressant sa moustache
En contemplant ses cuirassiers.

Dans la plaine, les baïonnettes
Emportent d’assaut les canons. —
Les beaux lanciers des Desnoëttes
Sillonnent l’air de leurs pennons. —
Vive l’Empereur ! On s’égorge !
L’Anglais meurt en criant : « Saint-George ! »
Le sang bouillonne et, se dégorge
Dans les sillons en floraison…
Mais aux lueurs de la mitraille,
Wellington tout à coup tressaille… —
Il a vu, comme, une broussaille
Frémir Blücher à l’horizon !