Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 1, 1911, 3e mille.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIV

LA DÉPÊCHE DE DOMBROWSKI


— Comment, c’est toi ?

— Oui, et ce n’est pas drôle.

— Quoi ?

— Ce qui m’arrive. J’ai failli être fusillé. Je ne m’en tire que grâce à Robert Houdin, un bien grand homme !

— Le prestidi…

— …gitateur, oui.

— Mais il est mort ?

— Lui, peut-être ; son art, non. Je lui dois la vie.

Et voici comment Alexandre Grand me narra son aventure :

— Lorsque je t’ai quitté, après le siège, je n’ai pas voulu te dire où je m’en allais, d’abord parce que, au fond, tous les poètes sont des bourgeois. Tu ne m’aurais pas compris. Quand on se fait le Tyrtée d’un Mac-Mahon !… Bref, je me vouai à la Commune. Là était la vie, tu m’entends ! Et elle y est encore. Tu