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XIX

LA RÉCONCILIATION


Quelques jours avant mon mariage, Théophile Gautier me pria de venir causer avec lui dans sa chambre, au point de vue « affaires ».

— Tu es de famille bourgeoise, me dit-il, et, par conséquent, je dois te mettre au courant de la situation des miens et de moi-même. Assieds-toi là, comme dans les scènes graves de comédie et prête-moi une oreille attentive.

Et, debout devant la cheminée vitrée sur laquelle il cherchait constamment des allumettes pour rallumer son cigare :

— D’abord, commença-t-il, as-tu eu la vérole ?

La question posée ainsi ex abrupto n’était pas pour m’étonner sur les lèvres d’un homme qui aimait avant tout le mot propre.

— Je reviens de Naples indemne, lui dis-je.

Et sur cette assurance il m’avoua que, si comme