Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2, 1912.djvu/144

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que je ne peux pas, Monsieur le docteur. — Comment, qu’est-ce qu’il y a ? — Je ne sais comment vous dire, mais ça me gêne là où tout passe, sans compter que rien n’y passe plus, sauf le respect, et à votre service. — Depuis combien de temps, cet état ? — Depuis notre retour de Terre-Neuve sur la goëlette — Voyons ça, dit mon père, qui le fait mettre sur le ventre dans la position fondamentale et propice à l’inspection. — Oh ! sacrebleu, jure le praticien en se relevant, c’est ce que j’ai vu de plus fort dans la marine, soit d’État, soit de commerce !

— Et, saisissant ses fers d’accoucheur, il extrait des reins du morutier ce que nous appellerons l’enfant de la goëlette. Et le voici, concluait Flaubert en montrant le bout de mât d’artimon, c’était le presse-papiers de mon père… — Un document, marquait Zola. — S’il en fut, confirmait Daudet. — J’espère, soulignait Tourgueneff, que vous l’avez fait baptiser avant de vous en servir ?

Dans un autre pot conforme à celui des plumes d’oie, il y avait, sur la cheminée, à la disposition des fumeurs, un faisceau de pipettes en terre émaillées et festonnées de lierre dont la capacité ne dépassait pas celle d’un dé à coudre. On les appelait les pipes Flaubert, mais il était rare qu’on en usât et je n’ai vu que Heredia recourir à ce calumet lilliputien de fumeur d’opium. Enfin, dans la ruelle formée par l’avancée de l’âtre, s’étendait un divan à l’orientale, propre aux siestes et méditations horizontales, dénommé : « le vachoir », qui constituait toute la décoration de la cellule.

Aux murs, tendus d’étoffe claire et tout unie, pas un tableau, peint ou gravé, et de photographies