lapidaires dont l’anthologie lui était renouvelée chaque jour par le génie inépuisé de Louis Ratisbonne, qui avait traduit L’Enfer de Dante et qui tournait délicieusement l’inscription tombale. Il en avait fait une pour le pauvre Sully-Prudhomme que le Leconte de Lisle du dehors ne se lassait pas d’accréditer, quoique le Leconte de Lisle du dedans en déplorât l’injustice évidente.
Dans ce morceau, imité de la fameuse Méditation de Lamartine sur Bonaparte, l’enterreur dantesque disait comme en désignant une sépulture :
Sur ce tertre où Sully-Prudhomme est remisé
On distingue un vase brisé.
Et le bon Coppée s’esquivait à l’anglaise, rebelle à ces gaietés macabres.
Il va sans dire, et dieu merci, que tous les thés sans thé chez Lemerre, n’étaient point voués aux entretiens symbolisés par l’homme qui bêche de son exergue éditorial. Personne ne savait être plus charmant que Leconte de Lisle au milieu de sa cour parnassienne, plus abondant en anecdotes et souvenirs, plus docte en leçons d’art littéraire, et, ces jours-là, François Coppée ne s’en allait pas. Il y avait parmi les habitués du petit cercle un vieux brave homme, le père Alphonse Toussenel, qui avait été phalanstérien à Ménilmontant et demeurait obstinément fouriériste, « fouriériste à lier », disait-il de lui-même. Toussenel, qui fut deux fois prophète, ne le fut pas dans son pays. D’abord, bien avant Édouard Drumont, il signala le péril triomphal de la race juive et la féodalité du sémitisme. Ensuite il ouvrit les voies du naturalisme sentimental à l’admirable ento-