l’autre chez un marchand de tableaux, celui-là tout à fait célèbre, rue Saint-Georges, Francis Petit, dont M. Georges Petit est le fils et successeur.
Ludovic Baschet était un dessinateur de papiers peints qui s’ingérait de publications d’art et venait de créer cette « Galerie contemporaine » à laquelle ont collaboré les artistes et les écrivains les plus réputés de ce temps. Il désirait me confier la rédaction biographique à la fois et critique de plusieurs livraisons consacrées aux maîtres avérés, Meissonier, Paul Baudry, Gérôme, Henner, Paul Dubois, Chaplin, d’autres encore et généralement de toutes études de cet ordre qui pourraient tenter ma plume « autorisée ». Quant aux prix il les acceptait tels que je les fixerais moi-même. C’était trop beau, c’était si beau que j’en regardais le ciel ! Le mandataire de saint François de Sales était un petit homme composite, demi-sergent et demi-sacristin, dont l’idiosyncrase se manifestait en une mâchoire formidable et propre à retenir par les dents toute une flotte de Xerxès. Il n’y avait pas à se tromper au signe, les tenailles disaient le forgeron. J’en avais vu de pareilles, dans mon enfance, à ces fils de Loyola que le Gesù de Rome envoie aux bords américains amarrer des Paraguays à son institution. Un éditeur caractérisé par des mandibules de cette omnipotence dentale était marqué pour la fortune et rien ne devait, selon Gall et Lavater, résister à la volonté dont son système osanore était l’emblème et l’organe.
Toutefois, devant « l’autorité » dont il parait si poliment ma plume, une crainte d’erreur me poignit : — Ne me prendriez-vous pas pour Charles Blanc ? lui dis-je. — Quel Charles Blanc ? — Mais notre Vasari