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VIII

QUELQUES BOULEVARDIERS :

BACHAUMONT


Il s’appelait, je crois, Gérard, et, né riche, il s’était précipité dans les Lettres à dix-huit ans, tête baissée. Il fut du renouveau de La Revue de Paris, lorsque Laurent Pichat et Maxime Du Camp firent revivre ce périodique, et il y collabora… de son argent. Il parlait peu de ces années d’apprentissage. Ce fut sous son pseudonyme de Bachaumont qu’il reparut au soleil de la gloire, bras dessus bras dessous avec un brave garçon nommé Duchemin et surnommé Fervacques. Ils publièrent ensemble deux ou trois romans chez Dentu. Puis ils se désunirent et s’en furent, chacun de son côté, dans le maquis de la presse. Bachaumont s’y créa une spécialité de la chronique mondaine. Extrêmement bien renseigné sur les choses et les gens de la haute, il n’eut point son pair pour les potins, ragots et cancans dont s’alimente la badauderie oisive des perdeurs de