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LES LOUTONS


C’est en compulsant mes notules sur Bachaumont que j’ai retrouvé les statuts de l’ordre du Louton. Je ne peux les tenir que de lui et j’en cherche en vain une autre provenance. D’où les tenait-il lui-même ? S’il me l’a dit je l’ai oublié et s’il ne me l’a pas dit ce n’était sans doute pas à dire. Mais il était merveilleusement renseigné sur les choses et les gens de la Haute Noce, il en était le Diable Boiteux, et le document n’est pas de ceux que l’on invente, fût-on Casanova lui-même. J’ajoute qu’il doit être rarissime puisque ces statuts étranges ne furent tirés qu’à vingt-quatre exemplaires, soit un par membre de l’ordre.

Comme je n’ai rien lu, nulle part, sur les loutons et qu’aucun historiographe ni mémorialiste des « Dix-huit années » n’en parle, j’ai cru sage d’en référer à l’un des survivants du régime. J’en connais un, non des moindres, car il est des Châtiments et s’en