Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2, 1912.djvu/271

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de bien doués qui échouent dans les féeries, les revues, les opérettes et même les cafés-concerts. L’été venu, ils font des tournées dans les casinos, bras dessus bras dessous, avec quatre rôles dans leurs poches. Est-ce là travailler ? Est-ce là apprendre ? Est-ce là même vivre ? Direz-vous que les débuts ont été plus doux pour Paulin-Ménier que les vôtres, et qu’il a trouvé tout de suite des directeurs et des auteurs pour lui confier ses grands rôles ? Frédérick a débuté par le rôle de l’ours dans une parade de tréteaux. Mais Frédérick étudiait sans cesse. Paulin-Ménier observe sans repos : il lit, il pense, il médite, il approfondit, et lorsqu’il a un personnage à vivifier, il est comme le bon peintre ou le bon statuaire, il trouve trois cents études dans son atelier et il s’en sert. C’est le secret.