Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2, 1912.djvu/37

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l’héritage futur du seul parent qui lui restât, et si j’avais eu un notaire, l’acte eût été entériné ce matin-là, car l’excellent ami, sans plus rien vouloir entendre, rédigeait déjà son testament, y consignait à chaudes larmes son legs universel et menaçait de se fâcher si je ne le fourrais dans ma poche avec mon mouchoir par-dessus.

Le lendemain, ai-je besoin de le dire, nous ne nous souvenions même plus non seulement du don de l’oncle de Toulouse, mais même du bronze, et au bout de quinze jours Ange Bosani s’abattait de l’affiche dans la fournaise. Deux ou trois ans après, je retrouvai le testament dans un vieux gilet et je le rendis à mon collaborateur avec tout ce qu’il contenait de notre jeunesse et de la bonne gaieté d’antan.