avec la hâte joyeuse d’un écolier qui va recevoir un prix de gymnastique sur l’estrade. Eh bien alors ? Ah ! quelle blague que l’Angleterre !
Leighton, qui ne me connaît pas du tout, même de nom (c’est bien fait pour le Journal officiel) ne savait pas que de Nittis fût Napolitain, et il s’en étonne à sa peinture. Il a vu de lui un tableau si profondément britannique qu’il n’y en a pas de plus britannique. C’est son « Dimanche à Londres ». Ce dimanche, où l’ennui biblique est symbolisé par un policeman, seul sur un refuge, dans une rue absolument déserte et vide de tout être vivant à perte de vue, lui paraît digne d’Hogarth pour la « moralité ». Mon camarade grimace au compliment, il en préférerait un autre sur la qualité de la facture. Il n’aime pas Hogarth pas plus que Crkshnk (Cruikshank) d’ailleurs. — Moi non plus, lâche Leighton, en éclatant de rire.
Ça y est, cet homme est des nôtres, c’est un faux Anglais qui cache son jeu, un dépaysé qui pleure Batignolles peut-être ? Ne pas aimer Hogarth à Londres, oser ça ! C’est par de tels antiloyalismes que les lord Byron commencent et ils en meurent à Missolonghi, pour la Grèce.
Sa Présidence, délivrée de tout cant par son aveu pendable, nous fait visiter sa maison, du rez-de-chaussée aux combles. Nul ne se livre comme un Anglo-saxon quand il se livre, il vous montrerait son vase de nuit.
Voici d’abord et avant tout ses quatre Corot, l’honneur de son toit, dit-il. Il les a achetés à la vente de Decamps, dont ils ornaient l’atelier. Grandes pièces décoratives de la première manière, l’italienne, d’un velours de ton délicieux. Peppino en bave.