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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 3, 1912.djvu/223

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ventions de la confortabilité usuelle et n’éprouve d’elles aucun besoin. — Le gaz, qu’est-ce ? — Le lui expliquer serait de l’impolitesse. Le mieux est de se mettre au ton. Je fais l’éloge de la résine. Il l’emploie en effet à son éclairage, et nous montre d’un geste simple les lampadaires où, le soir venu, fume dans l’atrium, multicolore et parfumée, cette classique térébenthine.

Cet atrium en est-il vraiment un et digne du nom ? Voici bien une fenestra, d’ailleurs admirable, formée de lames d’onyx transparent où le jour filtre comme du lait, et dont il est justement fier. Le prince Napoléon n’avait pas sa pareille, avenue Montaigne, et seul, à Tusculum, peut-être Marcus Tullius Cice… Mais que vois-je ?

Sous les laitances de cet onyx, divinités du Styx, là, là… cette boîte, en forme de harpe couchée… Érard ou Pleyel ? rêvé-je ?

Eh bien ! alors ? Non, ce n’est pas un atrium ! Cornélie, mère des Gracques, n’en a pas connu l’exercice. Agrippine n’en touchait pas. Néron n’a fait que le pressentir. Les chrétiens de son temps n’ont jamais cueilli cette palme de l’arbre du martyre. L’anachronisme est épouvantable, il va jusqu’au métachronisme. Ah ! mon cher maître !…

Il l’ouvre. Toutes les dents du crocodile !… Mais l’excellent homme nous rassure. Ce n’est que pour nous montrer la table intérieure tendue d’un parchemin où Saint-Saëns, Rubinstein et leurs émules les plus célèbres dans le crime ont paraphé et daté leurs exécutions. Et il le referme.

Nous connaissons, de Nittis et moi, son atelier pour en avoir admiré le portrait, il y a deux ans, à l’Uni-