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VI

ÉMILIE GAUTIER


C’est à cette époque que se date la mort de l’une des sœurs, l’aînée, du poète, Émilie Gautier que nous appelions la tante Lili.

Les personnes riches et bénévoles qui, pour leurs trois francs environ, n’ont pas craint d’acquérir le premier volume de ces Souvenirs, savent déjà par le petit portrait que j’y ai tracé d’elle ce que fut cette fine créature, — la blonde d’une race brune, — qui dans le foyer du grand frère chanta le cricri de sa vie de grillon.

Mais Émilie Gautier mérite mieux que cette esquisse et son ombre légère ne s’offensera pas de l’indiscrétion pieuse qui la tire doucement, et comme par la robe, de son effacement volontaire. Je lui laisse d’ailleurs la parole à elle-même. À la fois très gaie et fort sentimentale, plus romantique que romanesque, elle se peint comme au pastel dans ces quatre lettres mieux que je ne saurais le faire et,