Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 3, 1912.djvu/98

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tique et social, bravo ! Faites-nous le journal de la vie moderne. — Voilà son titre ! m’écriai-je, et je courus le déposer, sous peine d’amende, là où on les dépose S. G. D. G.

Nous avions l’Égérie demandée, et Zizi ferma son bec d’administrateur. L’État lui-même coopérait en son incarnation de l’Aisne. Il y avait au bout une souscription mécénique, pour entrée de jeu, du ministère, et, qui sait, plus tard, de la Légion d’honneur peut-être !…

Quelques semaines après, Edmond Turquet, comme l’écureuil de Fouquet, décrochait le quo non ascendam de sa devise. Il était surintendant. Il allait en voir de cruelles. Un soir, pendant le dîner, son domestique me remit un pli du coopérateur, qui ne coopérait plus, et qui, de fait, ne pouvait plus coopérer. Il m’en exprimait ses regrets, et pour lénifier ma blessure, il y posait les palmes académiques. Car je les ai, ne vous déplaise. Valent-elles aux yeux de l’Éternel le Mérite agricole ? Ce sont là des mystères insondables. Seigneur, je ne l’ai pas, ton Mérite agricole, et pourtant… Mais je m’égare.

La division des magasins Mercier se dessinait d’elle-même, au premier coup d’œil directorial. À l’entresol, rédaction, administration et dépendances à perte de vue, dans les couloirs sombres, et la salle du Grand Livre, le Grand Livre à peau verte et à coins de cuivre, qui fait l’extase des poètes et autour duquel les actionnaires s’assoient pour fumer le calumet des dividendes. Sur les boulevards, la pièce à deux fenêtres bouchées par l’écriteau lumineux : ENGAPMAHC-YANREPE-REICREM, formait le quadrilatère de ma tente de général. C’était là et