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Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 4, 1913.djvu/352

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le manuscrit d’Halévy. La pièce est très belle, mais trop touffue peut-être. Il dîne ce soir avec Porel, et il se fait fort d’arranger les choses, malgré la lettre parue ce matin au Figaro, grâce à elle peut-être ! Au théâtre une brouille est une réclame.

Vendredi 16. — Vu Castagnary à 4 heures. Il me dit qu’il est accablé de plaintes contre l’homme de l’Odéon. Le poil administratif a porté, mais Porel se plaint d’avoir été savonné sans être entendu. — Mettez-nous en présence, lui dis-je. D’ici là je vous enverrai les pièces du litige. — Avec un petit historique. — Entendu.

— Chez Ollendorff, qui me conte que, depuis la semonce reçue, il a vu Porel. Il était morose. Il a demandé à mon éditeur s’il lui donnait tort ou raison. — Tort, sans hésiter, et sur toute la ligne, a été la réponse.

— Apéritif à l’Américain avec Valdagne et un officier de marine, M. Desplas, lieutenant de vaisseau sur le Bayard, à Brest. Il m’offre ses services si mon fils (onze ans) persiste dans sa vocation d’amiral de France.

Samedi 17. — Je cours d’abord 98, avenue de Villiers. Dumas n’est pas chez lui, il fait répéter L’Affaire Clémenceau, comédie tirée par d’Artois de son roman… Alors chez Halévy, car je commence à douter de mon pauvre Fracasse et toute la nuit j’ai été hanté par des idées de retouches, faites avec Philippe Gille d’ailleurs. Ludovic trouve la pièce excellente et charmante. Sa principale objection porte sur le nombre de comédiens qu’elle nécessite. Une autre a trait à la rébellion du public contre les comédiens eux-mêmes portés en tant que comédiens à la scène.