Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 4, 1913.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III

UNE RÉPÉTITION À LA COMÉDIE-FRANÇAISE


LE PREMIER BAISER

Était-il donc écrit que ma vie littéraire dût rouler jusqu’au bout sur un quiproquo, et qu’incapable moi-même de faire aucun sacrifice au public, je n’eusse à espérer de lui aucune concession ! Peut-être, en effet, faut-il me résigner à cette méprise, dont je tirerais, si j’étais adroit, une physionomie dans les Lettres, ou tout au moins une originalité.

J’avoue que je ne m’en soucie plus. Je descends le revers de la colline, et les belles ardeurs de ma jeunesse sont ralenties par une production considérable. J’ai surabondamment écrit, et je me suis essayé à tous les genres, ainsi que faire se doit quand on est un artiste de lettres honnête. En plusieurs de ces genres il m’a été donné, comme à tout le monde, de connaître ce que la critique actuelle appelle le succès, et j’avoue à ma honte que jamais je ne m’en suis réjoui. Pourquoi ? Voilà ce que je ne sais pas moi-même.