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III

UNE LECTURE CHEZ SARCEY


On peut dire que presque tous les « succès », littéraires ou lyriques, décrochés au théâtre, depuis la liberté du négoce, l’ont été à Bruxelles et que la Ville Lumière les a eus et reçus tout faits de la sorte. Aussi tremblé-je quelquefois que par un jeu de bascule politique toujours à craindre en ce temps de refonte des nationalités européennes, la Belgique ne devienne française. Si un tel événement nous arrondissait du Brabant, tout serait fini pour les nouveautés d’art et il n’y aurait plus qu’à mettre la clef sur la porte des scènes parisiennes. Car il ne resterait que la Suisse.

Encore n’ai-je point foi dans la Suisse. Je me rappelle qu’en 1868 elle reconduisit assez significativement à la frontière, une pièce inédite du père Glais-Bizoin, nommée : Le Vrai Courage qu’il avait eu « celui » d’offrir en primeur aux Helvètes. Un farceur de Genève (il y en a) résuma même la situation en un mot hardi et vraiment national : « Nous n’avons