Charles X, a été longtemps le protecteur de la famille Gautier, et il était l’ami de M. Gautier le père. C’est ainsi qu’il fut le parrain de l’une des sœurs de Théophile, et qu’une bonne partie de sa bibliothèque échut au poëte. Pendant que celui-ci étudiait chez Rioult, M. Gautier le père emmenait assez souvent les siens passer les vacances à Maupertuis, auprès de Coulommiers, où les Montesquiou avaient un château. Une partie du domaine avait été donnée à la commune pour la construction d’une église et d’un presbytère. C’est pendant ces vacances que Théophile, alors dans toute l’ardeur de sa vocation de peintre, proposa au curé de cette église de réparer tous les tableaux qu’elle renfermait. L’offre fut acceptée, mais bientôt suivie d’une autre plus audacieuse encore, qui était de cacher la nudité du fond du chœur par un tableau religieux, entièrement composé et exécuté par Théophile Gautier, élève de Rioult.
Le lecteur lira au catalogue la description de cet ouvrage curieux, qui fut fait, accepté et mis en place. C’est en songeant à cette toile perdue dans un coin d’église de village, que les sœurs du poëte, complices tenaces de ses jeunes illusions, disaient avec de gros soupirs :
— Ah ! si Théo avait persévéré !
Jusqu’au dernier jour, Gautier a trouvé parmi les siens une foi invincible en sa vocation de peintre.