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Page:Bergerat - Théophile Gautier, 1879, 2e éd.djvu/54

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THÉOPHILE GAUTIER.

Théophile Gautier, sous l’empire, souhaitait d’être nommé sénateur, comme Sainte-Beuve et Mérimée. Il n’a pas été nommé sénateur.

Voilà une fidélité qui n’a pas coûté bien cher à l’empire ! Mieux encore ! Jamais une recommandation, verbale ou écrite, de Théophile Gautier n’a abouti à un résultat heureux, à ce point qu’il avait été obligé d’avouer son impuissance à ceux qui venaient le prier d’un service, et qu’il avait renoncé à écrire en faveur de quelqu’un « pour ne pas lui porter malheur ! »

Il me semble qu’après ce qui précède j’aurais eu mauvaise grâce à supprimer de sa correspondance les lettres où il confesse sa foi bonapartiste !

Et maintenant, s’il faut dire ici la vérité telle qu’elle est, l’impossibilité où Théophile Gautier a été toute sa vie d’obtenir de l’empire ce qu’il désirait et ce que l’empire pouvait et devait non-seulement lui accorder, mais lui offrir, cette impossibilité, dis-je, a une raison. Et cette raison, c’est qu’il n’était pas bonapartiste ! J’en suis fâché pour le parti, mais il y a là une nuance fort distincte et qu’il importe d’observer.

Théophile Gautier, comme beaucoup d’autres esprits éminents de l’époque et appartenant à des opinions diverses, était surtout..... comment dire ? mathildien. Le salon de la princesse Mathilde avait alors le privilége de réunir l’élite des célébrités