Page:Berlioz - Béatrice et Bénédict.djvu/59

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Héro

Certes, belle cousine,

À ton cœur fier l’hymen serait fatal

Et si d’un cavalier que ta taille divine,

Tes traits si beaux, ton esprit sans égal,
Auraient forcé de te rendre les armes,
Les yeux pour toi fondaient en larmes

(Avec Ursule)
Ne va
N’allez
pas, un jour,
D’un tendre retour

Payer son amour !

Béatrice

Je me moque, chère cousine,

De tous ces paladins à la mine assassine,
Ne crains pas que pour eux je faiblisse à mon tour !
Non, non, le plus vaillant m’eût-il rendu les armes,

Je rirais de ses larmes,
Et d’un tendre retour

On ne me verrait pas payer son fol amour.

Ursule

Dans le mariage, hélas ! l’habitude,

Spectre à l’œil éteint,
Où l’ennui se peint,

Amène trop souvent dégoûts et lassitude.

Et tardifs remords.