Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/180

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allons au moins être débarrassés du droit des hospices sur les concerts ; j’espère qu’il n’y aura plus de subventions pour nos stupides théâtres lyriques ; j’espère que les directeurs de ces lieux s’en iront comme ils sont venus, et au plus vite ; j’espère qu’il n’y aura plus de censure pour les morceaux de chant ; j’espère enfin que nous serons libres d’être libres, sinon nous avons une nouvelle mystification à subir.

Que devient M. Bertin ? On dit ici qu’il se cache… Que deviennent tous nos précieux ennemis (precious villains), comme dit Shakspeare ?


XLII.

À JOSEPH D’ORTIGUE.


76, Harley street, London, 15 mars 1848.

Mon cher d’Ortigue,

Il y a longtemps que je veux t’écrire et, c’est aujourd’hui seulement que j’en trouve le temps. La vie de Londres est encore plus absorbante que celle de Paris ; tout est en proportion de l’immensité de la ville.

Je me lève à midi ; à une heure, viennent les visiteurs, les amis, les nouvelles connaissances, les artistes qui se font présenter. Bon gré, mal gré, je perds ainsi trois bonnes heures. De quatre à six, je travaille ; si je n’ai pas d’invitation, je sors alors pour aller dîner assez loin de chez