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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/20

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on les repousse, nous ne voyons plus aucune manière d’écrire l’histoire avec certitude et nous ne comprenons pas ce qu’on pourra répondre aux mauvais plaisants qui prétendent que Napoléon Ier n’a jamais existé.

Dans quelques passages, la Correspondance, faisant allusion à des événements oubliés ou ignorés de cette génération de lecteurs, nous avons cru devoir donner quelques éclaircissements. Nous avons pensé qu’une notice biographique aiderait peut-être à dissiper les ténèbres du texte. Notre prétention, on le suppose bien, n’a pas été, un seul instant, de rivaliser avec les Mémoires ; cette folle témérité aurait été cruellement punie. Nous avons essayé seulement de recueillir ce que les Mémoires avaient omis et de les résumer en les complétant.

Berlioz (Louis-Hector) est né à la Côte-Saint-André, ville célèbre par ses fabriques de liqueurs, dans le département de l’Isère, à cinq heures du soir, le dimanche 19 frimaire an XII (c’est-à-dire, en langage ordinaire, le 11 décembre 1803)[1]. Son acte de naissance fut dressé devant les deux témoins suivants : le citoyen Auguste Buisson, âgé de trente-trois ans, propriétaire, et le citoyen Jean-François Recourdon, âgé de quarante-trois ans, receveur des contributions. Le père de l’enfant exerçait la profession de médecin ; son grand-père, noble Louis-Joseph Berlioz, avait été conseiller du roy, auditeur de la Chambre des comptes du Dauphiné et habitait tantôt la Côte, tantôt Grenoble[2]. Louis Berlioz, le médecin, aimant la vie rurale, était venu se fixer à la campagne, sous le toit paternel ; c’était un homme d’une nature mélancolique, d’un tempérament maladif, chercheur,

  1. Extrait des registres de la mairie de la Côte-Saint-André.
  2. Renseignements communiqués par la famille.