Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/219

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au milieu d’eux bronzé contre leur malveillance. En attendant, veuillez faire savoir à vos lecteurs que je continuerai à habiter Paris le plus possible, à aller dans les théâtres le moins possible, mais à y aller cependant et à remplir mes fonctions de critique comme auparavant, plus qu’auparavant. Je veux pour la fin m’en donner à cœur joie, puisque aussi bien il n’y a pas de journaux à Madagascar.

Recevez, etc.


LXIII.

À M. B. JULLIEN.


Paris, 23 janvier 1854.

Recevez, monsieur, mes sincères remerciements pour le beau livre[1] que vous avez bien voulu m’envoyer. Je l’ai

  1. L’excellent ouvrage dont il est question ici a pour titre : De quelques points des sciences dans l’antiquité : physique, métrique, musique. À plusieurs reprises, H. Berlioz est revenu à la charge ; la métrique, la poésie et la musique des anciens l’intéressaient vivement ; il songeait à ses Troyens ! Quelques années après cette première lettre, il écrirait à M. B. Jullien, père de M. Ad. Jullien, le jeune et savant critique auquel on doit déjà tant de travaux, tels que la Cour et l’Opéra sous Louis XVI, Airs variés, etc. : « Malgré vos efforts, j’ai bien peur que la France ne reste barbare et que le sens harmonique des langues anciennes ne lui reste interdit… » Et, le 20 avril 1867 : « Permettez-moi de vous demander si vous êtes d’avis, comme tout porte à le croire, que les anciens ne prononçaient pas, dans les vers, les syllabes élidées. J’espérais trouver dans votre livre excellent un chapitre spécial sur ce sujet et je n’y trouve que l’exemple de l’élision d’une fin de vers lacertosque, avec le début d’un autre : Exuit… ; vous ne dites pas qu’on prononçât membror artus, magn’orsa ; et sans cela pourtant il n’y a point d’élision et le vers a deux syllabes de trop. »