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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/256

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LXXXV.


à m. auguste morel


Paris, samedi soir 25 ou 26 avril 1857.
Mon cher Morel,

Je vous remercie de votre empressement à me faire savoir que vous aviez reçu des nouvelles de Louis ; mais j’avais déjà, moi aussi, une lettre de Bombay, dans laquelle il m’apprenait à peu près les mêmes choses qu’il vous a dites. Je vous enverrai plus tard une lettre que je vous prierai de lui remettre à son arrivée à Marseille, qu’il m’annonce seulement pour la fin d’août. Je suis bien heureux qu’il puisse avoir un mois à peu près à sa disposition pour venir me faire une visite. Je me recommanderai encore à vous à cette occasion, pour veiller à ce qu’il ne vienne à Paris qu’avec une entière certitude de ne pas compromettre par ce voyage sa position à bord de la Belle-Assise, et la promesse bien formelle d’y être de retour au temps que lui indiquera son capitaine. Au reste, je le suppose plus raisonnable maintenant.

Je travaille comme vous à une énorme partition ; malgré toutes les interruptions forcées et les distractions qu’apporte la vie de Paris, j’ai fait deux actes et demi, entièrement instrumentés, polis et limés. Il me tarde cependant de ne plus traîner ce monstrueux boulet. On fait en ce moment, dans notre petit monde, un succès boursouflé à mon poème.