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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/259

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somme, dans six ou sept mois, l’ouvrage sera fini ; et je me mettrai, pour mieux en étudier les défauts, à arranger la partition pour le piano. Il n’y a pas de travail plus utile, en pareil cas, que celui-là ; et d’ailleurs, la partition de piano et chant a bien sa valeur intrinsèque, surtout pour les études.

Je suis tout triste du mauvais effet que vient de produire la représentation d’Euryanthe. Le poème, malgré les modifications qu’on a fort sagement fait d’y apporter, n’est pas supportable. Vous lirez ces jours-ci l’analyse que je viens de faire du drame allemand dans le Journal des Débats, je ne crois pas qu’on ait jamais mis en scène de semblables stupidités ; on n’est pas bête à ce point. Nous nous accordons tous pour louer la musique, qui contient en effet de bien belles parties, mais ne saurait, selon moi, soutenir la comparaison avec Obéron ni avec le Freyschütz. Quand va-t-on s’occuper au théâtre de Marseille de votre opéra ? tenez-moi au courant de tout ce qui s’y rapporte. Si j’avais un peu d’argent de côté, je ne manquerais pas d’aller assister à sa première représentation.

Mille amitiés à Lecourt. Théodore Ritter vient d’achever la partition de piano complète de Roméo et Juliette. C’est très clair et très jouable. Il a exécuté la semaine dernière l’ouvrage entier devant une quinzaine de personnes chez Pleyel ; Duprez et moi, nous chantions les chœurs, etc. Il a très bien joué. Cela se grave à Leipzig.

P.-S. — Le capitaine Aubin, et non Bodin, vient de venir. Il retourne à Marseille. Il avertira Louis du jour où il devra être rendu à bord. Ainsi ne vous inquiétez pas de cela.