Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/268

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quand on lui fait entendre un accord de mi bemol sorti de ma plume, il déclare l’accord intolérable.

Baisez la main, de ma part, je vous prie, à mademoiselle Milde quand vous la verrez, et remerciez-la de son courage à chanter l’accord de mi bemol quand même.

Les parties d’orchestre et de chœur de l’Impériale sont à vos ordres, et je vous les enverrai quand vous le désirerez ; seulement je n’ai pas la traduction allemande du texte de cette cantate, et je ne suppose pas qu’on puisse faire chanter du français par des choristes allemands. Comment tournerez-vous cette difficulté ? Répondez-moi à ce sujet ; après quoi, je ferai ce que vous voudrez et je vous donnerai quelques indications pour l’exécution du morceau.

Je fais des vœux pour la prospérité de votre pieuse entreprise ; mais, entre nous, je tremble qu’elle ne vous coûte de l’argent ; à moins que votre orchestre ne soit d’un bon marché extrême. Ici, une pareille crainte serait déraisonnable : il n’y a rien à craindre, on est sûr de ne pas faire les frais.

Il faut que je vous dise que Brandus vient de faire une espèce de nouvelle édition de Roméo et Juliette, grande partition et parties séparées, contenant une foule de corrections et quelques petits changements de détail assez importants. C’est d’après ces corrections qu’a été rédigée la partition de piano et chant, avec double texte allemand et français, qu’on va publier prochainement à Leipzig. Si jamais vous aviez envie d’exécuter quelque fragment de Roméo et Juliette à vos concerts, ne le faites pas sans me prévenir ; je vous indiquerai les morceaux où il y a des changements.