Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/292

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que va produire la représentation du Tannhäuser ; je ne vois que des gens furieux ; le ministre est sorti l’autre jour de la répétition dans un état de colère !… L’empereur n’est pas content ; et pourtant il y a quelques enthousiastes de bonne foi, même parmi les Français. Wagner est évidemment fou. Il mourra comme Jullien est mort l’an dernier, d’un transport au cerveau. Liszt n’est pas venu, il ne sera pas à la première représentation ; il semble pressentir une catastrophe. Il y a, pour cet opéra en trois actes, 160,000 francs de dépensés à l’heure qu’il est. Enfin, c’est vendredi que nous verrons cela.

Comme je te l’ai dit, je ne ferai pas l’article là-dessus, je le laisse faire par d’Ortigue. Je veux protester par mon silence, quitte à me prononcer plus tard si l’on m’y pousse. On parle vaguement des Troyens, dans le monde officiel ; on va, dit-on, s’en occuper… Je ne sais rien de positif, nous allons voir.


CV.

À MADAME MASSART.


14 mars 1861[1].

Eh ! oui, parbleu ! à ce soir donc !

Ah ! Dieu du ciel, quelle représentation ! quels éclats de rire ! Le Parisien s’est montré hier sous un jour tout nouveau ; il a ri du mauvais style musical, il a

  1. Écrite le lendemain de la première représentation du Tannhäuser.