Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’élève. Je voudrais que la catastrophe fût déjà accomplie ; on aurait une nouvelle administration moins malheureuse et moins maladroite que celle qui existe. Tu as donc entendu le finale de la Vestale ? Tu me dis le duo, tu te trompes. La phrase citée dans ta lettre appartient au finale, à moins qu’on n’ait fait à Marseille un pot-pourri des deux.


CXI.

AU MÊME.


Paris, lundi 28 octobre 1861.

Cher Louis,

Si je ne savais pas quelle détestable influence le chagrin peut avoir sur les meilleurs caractères, je serais capable de te répondre de tristes vérités ; tu m’as blessé au cœur et atrocement, et avec un sang-froid que dénote le choix de tes expressions. Mais je t’excuse et je t’embrasse ; tu n’es pas, malgré tout, un mauvais fils. Quelqu’un qui lirait ta lettre sans rien savoir de notre position à tous les deux, croirait que je suis sans affection réelle pour toi, que le monde dit que tu n’es pas mon fils ; que j’aurais pu et que je pourrais, si je voulais, te trouver une meilleure position, que j’ai tort de ne pas t’engager à venir à Paris solliciter UNE PLACE, et à quitter celle que tu as ; que je t’ai humilié en te comparant à je ne sais quel héros de Béranger auquel tu fais allusion. Tiens, franchement et sans vouloir récriminer, tu as été trop loin… et j’éprouve une douleur qui ne m’était pas connue… De bonne foi, est-ce