Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/327

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des goujons à la ligne. On s’y ennuie, presque autant qu’à Nice. C’est partout de même.

J’ai reçu hier une belle lettre d’un monsieur inconnu sur ma partition des Troyens. Il me dit que les Parisiens étaient accoutumés à une musique plus indulgente que la mienne. Cette expression m’a ravi. Les Viennois m’ont aussi envoyé dimanche dernier une dépêche télégraphique pour m’annoncer qu’ils venaient de fêter mon jour de naissance en exécutant un grand morceau de ma légende la Damnation de Faust, et que ce double chœur avait eu un succès immense. Je ne savais pas même avoir un jour de naissance.

J’adore les cordiaux et les gens bons.

Pardonnez-moi ces deux calembours, avec lesquels j’ai l’honneur d’être votre dévoué.


CXXX.

À MADAME DAMCKE.


[Paris, 24 décembre 1864 ? ]

Chère madame,

Pardonnez-moi si je ne vais pas dîner chez vous demain. C’est le jour du Seigneur, et, puisque tout travail est interdit, je vais me reposer comme l’ouvrier de la dernière heure.

J’eusse été très heureux de me trouver chez vous avec mesdames d’Ortigue qui sont la grâce et la bonté même et que j’aime beaucoup ; mais je me sens si affaibli et j’ai