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Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/354

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CXLVII.

À M. ET MADAME MASSART.


Paris, 4 octobre 1867.

Eh bien, oui, je vais en Russie. La grande-duchesse Hélène était ici il y a quelques jours et m’a fait faire des propositions que, après un peu d’hésitation et de l’avis de tous mes amis, j’ai acceptées. Il s’agit d’aller, à la fin de novembre, diriger, à Saint-Pétersbourg, six concerts du Conservatoire, dont cinq formés des chefs-d’œuvre des grands maîtres et un composé exclusivement de mes partitions.

Elle me loge chez elle, au palais Michel, me fournit une de ses voitures, paye mon voyage, aller et retour, et me donne quinze mille francs. Je serai exténué de fatigue, malade comme je suis ; mais, si je meurs, nous le verrons bien. Venez donc aussi ; je vous ferai jouer votre jovial concerto de clavecin en ré mineur de S. Bach et nous rirons d’une belle manière.

Adieu ; mille amitiés pour tous les deux ; j’irais bien chez vous dans les beaux jours que vous passez à Villerville, mais je vous avoue que cela me paraît d’une indiscrétion révoltante.

Ma belle-mère vous remercie de votre souvenir. À vous.

P.-S. — Vous êtes, décidément, une néréide ou une tritonne.