Page:Berlioz - Correspondance inédite, 1879, 2e éd. Bernard.djvu/388

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Les musiciens sont dans un étonnement et une admiration qui ne peuvent se décrire. Et ils étaient venus avec les préjugés hostiles qu’une espèce de faction anti-spontinienne se plaisait à répandre à Londres depuis vingt-cinq ans. Je crois que je vais leur donnera tous une rude leçon. L’effet sera immense ; nous avons cent vingt choristes, un orchestre colossal. Staudigl chante le Grand Prêtre, madame Novello, Julia ; pour Licinius, j’ai un jeune ténor allemand, Reichart, à qui j’apprends le rôle et qui ira.

Tâchez donc de venir avec madame Spontini assister à ce triomphe vingt fois plus important que ceux obtenus sur le continent. Voir écraser une cabale qui dure depuis un quart de siècle ! C’est une joie qui ne se trouve pas souvent.

Venez ! venez !

À M. ZACHARIE ASTRUC.

23 mai 1858 ( ?)

Monsieur,

Permettez-moi de vous remercier pour le bel article que vous venez d’écrire sur mon concert. Je n’ai jamais lu sur mes tentatives musicales rien qui m’ait aussi vivement touché. — Le spectre grimaçant de l’ironie est bien là, comme toujours, pour me siffler à l’oreille : « Ce n’est pas vrai ; M. Astruc se trompe et te trompe. Vous êtes des niais tous les deux. » Mais il y a aussi un autre juge qu’il est permis de consulter et qui siège à côté du sens intime. Et quand je demande à celui-là : « Mon critique