Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/129

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tons pas, je connais des gens qui vont gagner bien de l’argent.

Tous les ans maintenant, aux mois d’août et de septembre, ces cauchemars, ravis de devenir riches, se constitueront en club à Paris, où ils pourront s’adresser de mutuelles félicitations.

« Vous êtes engagés, nous sommes engagés, se diront-ils, par les directeurs de Bade, de Viesbaden, de Vichy, de Spa. Cachons-nous, taisons-nous ; qu’on ne soupçonne pas notre existence.

Nous sommes engagés ; c’est la saison !!! »




Petites Misères des grands Concerts.


C’est au festival annuel de Bade que ces petites misères se font cruellement sentir. Et pourtant tout est disposé en faveur du chef d’orchestre organisateur ; aucune mesquine économie ne lui est imposée, nulle entrave d’aucune espèce. M. Bénazet, persuadé que le meilleur parti à prendre est de le laisser agir librement, ne se mêle de rien… que de payer. « Faites les choses royalement, lui dit-il, je vous donne carte blanche. » À la bonne heure ! c’est seulement ainsi qu’on peut produire en musique quelque chose de grand et de