Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

goût de faire ici de la modestie. Beethoven était dans le faux, il faut le reconnaître, et je suis dans le vrai. Oh ! mon cher, quelle découverte ! et quel article tu vas m’écrire là-dessus dans le Journal des Débats ! Cela te fera un honneur extraordinaire ; on te traduira dans toutes les langues. Que je suis content, va, mon vieux ! Et crois-le bien, c’est autant pour toi que pour moi. Cependant, je l’avouerai, je désire employer le premier mon instrument ; je le réserve pour une ouverture que j’ai commencée et dont le titre sera:l’Île d’Éole ; tu m’en diras des nouvelles. Après cela, libre à toi d’user de ma découverte pour tes symphonies. Je ne suis pas de ces gens qui sacrifieraient le présent et l’avenir de la musique à leur intérêt personnel, non ; tout pour l’art, c’est ma devise. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .






Le régiment de colonels.


Un monsieur, riche propriétaire, daigne me présenter son fils, âgé de vingt-deux ans, et ne sachant, de son aveu, pas encore lire la musique.

— Je viens vous prier, monsieur, me dit-il, de vouloir