Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/30

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il était resté en arrière des autres concertants, ceux-ci, effrayés du désordre produit par le royal archet, en retard de trois ou quatre mesures, firent mine de s’arrêter : — « Allez toujours, cria l’enthousiaste monarque, je vous rattraperai bien. » .   .   .

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Un nouvel instrument de musique.


Un musicien que tout Paris connaissait, il y a quinze ou vingt ans, vient me trouver un matin, portant sous son bras un objet soigneusement enveloppé dans du papier : — « Je l’ai trouvé ! je l’ai trouvé ! s’écrie-t-il comme Archimède, en entrant chez moi. J’étais depuis longtemps à la piste de cette découverte, qui ne peut manquer de produire dans l’art une immense révolution. Vois cet instrument, une simple boîte de fer-blanc percée de trous et fixée au bout d’une corde ; je vais la faire tourner vivement comme une fronde, et tu entendras quelque chose de merveilleux. Tiens, écoute : Hou ! hou ! hou ! Une telle imitation du vent enfonce cruellement les fameuses gammes chromatiques de la Pastorale de Beethoven. C’est la nature prise sur le fait ! C’est beau, et c’est nouveau ! Il serait de mauvais