Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/85

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ques, huit chevaux !!! et la vue gratuite de la baie de Rio nuit et jour ! et un soleil véritable ! et un enthousiasme réel ! et des rivières de diamants ! des écharpes brodées par des mains de marquises ! des colombes et des nègres rendus à la liberté après chaque représentation ! sans compter les hommes libres qui tombent en esclavage !… Plaisanterie à part, comment la diva résisterait-elle aux offres réellement magnifiques qu’on lui fait à Rio ?

Résistons, nous Français, au moins, et ne laissons pas ainsi mettre notre ciel au pillage et enlever nos étoiles par ces gens des Antipodes qui ont tous la tête à l’envers.




Le sucre d’orge. — La musique sévère.


On s’imagine dans le monde élégant que ces théâtres récemment éclos, et où l’on a pris la bouffonnerie au sérieux, sont des lieux malsains, mal meublés, mal éclairés, mal hantés et par suite malfamés, et l’on a raison en général de le croire. Il en est de toutes sortes pourtant. Les uns sont en effet mal hantés, mais d’autres ne sont pas hantés du tout. Celui-ci est malfamé, cet autre est affamé. Celui-là, enfin, et c’est du théâtre des Folies-Nouvelles que je parle, est un petit réduit coquet, pro-