Page:Berlioz - Les Grotesques de la musique, 1859.djvu/91

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croyant fût retourné, et, indiquant de la main son siège à celui-ci : « Voilà votre place, » lui dit-il. Le malheureux s’assied sans méfiance, déploie sa serviette, retourne machinalement le papier qu’il croyait porter son nom, et y découvre celui de M. X…, écrit sur un coupon de loge du théâtre jettatore. L’homme d’esprit fait un bond en arrière, et aussitôt, sans crier gare, est pris de vomissements violents… avant dîner !




Les dilettanti en blouse et la musique sérieuse.


On s’apercevait depuis quelque temps dans le faubourg du Temple, sur les bords du canal de l’Ourcq, aux environs de la rue Charlot, et même sur la place de la Bastille, de la tristesse étrange des habitants jeunes et vieux de ces parages, braves gens, d’ordinaire si joviaux.

L’œil morne chaque jour et la tête baissée,
Ils s’en allaient plongés dans leur triste pensée.

Plus de jeu de bouchon, plus de pipes fumantes. Les bouts de cigares gisaient sur l’asphalte, et pas un amateur ne daignait les cueillir. À minuit, personne devant la marchande de galette, dont la marchandise séchait, dont le grand couteau se rouillait, et dont le four s’é-