Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/127

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une catastrophe pour les directeurs des théâtres lyriques des deux mondes. Elle explique la promptitude avec laquelle les impresarii de Londres viennent d’envoyer des hommes de confiance en course, en Italie et en Allemagne, pour y capturer tous les soprani ou contralti de quelque valeur qui leur tomberont sous la main. Malheureusement, dans ce genre de prises, la quantité ne saurait jamais remplacer la qualité. D’ailleurs, le contraire fût-il vrai, il n’y a pas dans le monde assez de cantatrices médiocres pour compléter la monnaie de Jenny Lind. — C’est donc fini ! me dit Winter d’un air piteux, en serrant son basson qui n’a pas donné un son de la soirée : nous ne l’entendrons plus !… — J’en ai peur. Et ce sera la faute de l’empereur Barnum, et la preuve décisive du bon sens du proverbe :

L’excès en tout est un défaut. »