Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/297

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VINGT-DEUXIÈME SOIRÉE.

On joue l’Iphigénie en Tauride de Gluck.

Tout l’orchestre, pénétré d’un respect religieux pour cette œuvre immortelle, semble craindre de n’être pas à la hauteur de sa tâche. Je remarque l’attention profonde et continue des musiciens à suivre de l’œil les mouvements de leur chef, la précision de leurs attaques, leur vif sentiment des accents expressifs, la discrétion de leurs accompagnements, la variété qu’ils savent établir dans les nuances.

Le chœur, lui aussi, se montre irréprochable. La scène des Scythes, au premier acte, excite l’enthousiasme du public spécial qui se presse dans la salle. L’acteur chargé du rôle d’Oreste est insuffisant et presque ridicule ; Pylade chante comme un agneau. L’Iphigénie seule est digne de son rôle. Quand vient son air « O malheureuse Iphigénie ! » dont le