Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/299

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VINGT-TROISIÈME SOIRÉE.

GLUCK ET LES CONSERVATORIENS DE NAPLES MOT DE DURANTE.

On joue un, etc., etc., etc.

L’orchestre semble encore sous le coup des émotions de la veille ; personne ne joue et pourtant on parle peu. On se ressouvient. On rumine le sublime. Corsino m’approche et me tend la main. « Mon pauvre ami, lui dis-je, j’ai été comme vous. Mais l’insensibilité brutale du public au milieu duquel j’ai vécu si longtemps a écrasé mon cœur ; il n’a plus aujourd’hui cette force d’expansion que le vôtre possède, et quand le grand art expressif vous émeut comme il vous a ému hier soir, je n’éprouve plus qu’une angoisse cruelle. Songez, mon cher, qu’il m’est arrivé, il y a deux ans à peine, de diriger dans un concert l’exécution de cette même scène d’Iphigénie, et que saisi, tout en conduisant, d’une extase comparable à la vôtre, j’ai vu les auditeurs placés près de l’orchestre