Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/323

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contient un cheval dessiné au trait ; elle prend une plume, trace sur le col de l’animal une bride flottante, et sonne. Un domestique en livrée paraît : « Vous rendrez ceci au baron, lui dit-elle, c’est ma réponse. (A part.) Il est assez bête pour ne pas la comprendre.

FANNY (entrant).

Madame, tout est prêt.

MINA.

Ma mère a-t-elle écrit à… ?

FANNY.

Oui, madame, je viens de porter sa lettre à la poste.

MINA.

Montez toutes les deux dans le navire, je vous suis.

La femme de chambre s’éloigne. Mina va s’asseoir sur un canapé, croise ses bras sur sa poitrine et demeure un instant absorbée dans ses pensées. Elle baisse la tête, un imperceptible soupir s’échappe de ses lèvres, une légère rougeur vient colorer ses joues ; enfin, saisissant ses gants, elle se lève et sort, en disant avec un geste de mauvaise humeur : « Eh ! ma foi, qu’il s’arrange ! » Troisième lettre.

Euphonia, 6 juillet 2344.

SHETLAND A XILEF.

Voici, mon cher et triste ami, la charte musicale et la description d’Euphonia. Ces documents sont incomplets sous quelques rapports ; mais tes loisirs forcés te permettront de revoir mon rapide travail, et si tu veux consulter tes souvenirs, tu pourras sans trop de peine l’achever. Je ne pouvais t’envoyer simplement le texte de nos règlements de police musicale, il fallait par une description succincte, mais exacte, donner à tes académiciens de Sicile une idée approximative