Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/365

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Une brochure italienne sur Paganini nous est arrivée dernièrement. Elle complète votre esquisse de la vie de ce grand virtuose. Mais vous y êtes fort maltraité : L’avez-vous lue ?

Adieu, cher monsieur ; en attendant votre prochaine visite, soyez assez bon pour me répondre une longue lettre, une lettre de deux heures et demie. Elle nous sera précieuse pour la première représentation d’Angélique et Roland, opéra très-plat que nous répétons en ce moment, et dont le troisième acte surtout est redoutable.

Votre tout dévoué co-fanatique musicien, Corsino.

P.S. Vous n’avez donc pas corrigé les épreuves de votre volume ? Il contient des fautes d’impression qui me désespèrent. Je ne parle pas des fautes de français, tout le monde en fait, et vous avez eu raison de ne pas pousser trop loin l’originalité. RÉPONSE DE L’AUTEUR A M. CORSINO

1er violon de l’orchestre de X***

Mon cher Corsino,

Vous m’effrayez ! quoi ! un opéra intitulé Angélique et Roland, en 1852, et en trois actes encore ? Et le rôle d’Angélique est joué sans doute par la jolie sotte dont j’ai su m’attirer les mauvaises grâces, celui de Roland par le vertueux Don Juan, et celui de Médor par mon traître ténor ?… Pauvre ami ! je connais vos douleurs et j’y sais compatir. Oui, je vous plains, et malgré mon aversion pour les longues lettres,