Page:Berlioz - Les Soirées de l’orchestre, 1854.djvu/364

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Le joueur de grosse caisse, le seul de nos confrères qui n’ait pas reçu votre ouvrage, s’est fait prêter l’exemplaire de Schmidt qui ne s’en servait pas et l’a lu attentivement. Le ton ironique sur lequel vous parlez de lui l’a peiné ; il ne s’est permis, toutefois, qu’une seule réflexion. « L’auteur, a-t-il dit, rend un compte infidèle de mon affaire avec notre directeur, à propos des six bouteilles de vin que celui-ci m’envoya l’hiver dernier, à titre d’encouragement. J’ai bien, il est vrai, répondu que je n’avais pas besoin d’encouragements, mais je me suis gardé de renvoyer les bouteilles. »

Notre chef d’orchestre paraît plus mince depuis que vous avez signalé les bonds de son abdomen. Évidemment, il met un corset. Il est assez content de vous.

Les frères Kleiner viennent de se marier ; ils ont épousé deux Bavaroises. Ils conservent toujours le plus doux souvenir de celles que vous leur avez si galamment offertes, le soir de notre dîner d’adieux. Ils croyaient être ainsi arrivés au terme de leurs vexations, mais il leur en restait encore une à supporter : leur père est mort. Du reste votre livre les a peu divertis, ils n’en ont lu que dix pages.

Bacon cherche inutilement à comprendre pourquoi vous informez par deux fois le lecteur, qu’il ne descend point du Bacon inventeur de la poudre.

Enfin Dimski, Dervinck, Turuth, Siedler et moi, je l’avoue, nous nous donnons au diable pour savoir ce que vous avez voulu dire, dans ce passage de votre discours, où il est question de Camoëns : « Puis la gloire est venue… la gloire… ô Falstaff ! »

Qu’est-ce que Falstaff ? quel rapport a-t-il avec Camoëns ?… D’où sort ce nom bizarre ?… est-ce celui d’un poëte ? d’un guerrier ? Je me perds, ils se perdent, nous nous perdons en conjectures.

Autres questions plus importantes et dernières : Nous venons de jouer un charmant opéra traduit de l’anglais, intitulé Maritana, l’auteur se nomme Wallace, le connaissez-vous ?