Le système des chœurs d’hommes à l’unisson, introduit dans la musique dramatique par l’école Italienne moderne, donne parfois de beaux résultats, mais il faut convenir qu’on en a singulièrement abusé, et que si plusieurs maîtres s’y attachent encore, c’est uniquement parce qu’il favorise leur paresse et se trouve plus à la portée de certaines troupes chorales inhabiles à bien rendre un morceau à plusieurs parties.
Les doubles chœurs sont au contraire d’une richesse et d’une pompe remarquables ; on n’en abuse certainement pas aujourd’hui. Ils sont pour nos musiciens expéditifs, compositeurs ou exécutants, trop longs à écrire et à apprendre. À la vérité, les anciens auteurs qui en faisaient le plus fréquent usage, ne composaient ordinairement que deux chœurs dialogués, à quatre parties ; les chœurs à huit parties réelles continues sont assez rares, même dans leurs œuvres. Il y a des compositions à trois chœurs. Quand l’idée qu’elles ont à rendre est digne d’un si magnifique vêtement, de telles masses de voix, ainsi divisées en douze, ou au moins en neuf parties réelles, produisent de ces impressions dont le souvenir est ineffaçable, et qui font de la grande musique d’ensemble le plus puissant des arts.