INSTRUMENTS À PERCUSSION.
Ils sont de deux espèces : La première comprend les instruments à son fixe et musicalement appréciable, et la seconde ceux dont le retentissement moins musical ne peut être rangé que parmi les bruits destinés à des effets spéciaux, ou à la Coloration du rhythme.
Les Timbales, les Cloches, le Glockenspiel, l’Harmonica à clavier, les petites Cymbales antiques, ont des sons fixes ;
La Grosse caisse, la caisse roulante, le Tambour, le Tambour Basque, lis Cymbales ordinaires, le Tamtam, le triangle, le Pavillon Chinois, sont dans le cas contraire et ne font que des bruits diversement caractérisés.
LES TIMBALES.
De tous les instruments à percussion, les Timbales me paraissent être le plus précieux, celui du moins dont l’usage est le plus général, et dont les compositeurs modernes ont su tirer le plus d’effets pittoresques et dramatiques. Les anciens maîtres ne s’en servaient guère que pour frapper la Tonique et la dominante sur un rhythme plus ou moins vulgaire, dans les morceaux d’un caractère brillant ou à prétentions guerrières ; ils les associaient, en conséquence, presque toujours aux trompettes.
Dans la plupart des orchestres il n’y a encore aujourd’hui que deux timbales dont la plus grande est destinée au son le plus grave.
L’usage est de leur donner la première et la cinquième note du ton dans lequel est écrit le morceau ou elles doivent il figurer.
Quelques maîtres avaient,
il y a peu d’années encore, l’habitude d’écrire invariablement |
pour les timbales, se bornant à indiquer au début les sons réels que ces deux notes devraient représenter ; ainsi ils écrivaient : Timbales en D, et
dès lors Sol Ut signifiaient : | ; |
Timbales en G, et Sol Ut voulaient dire : |
ces deux exemple vont suffire à démontrer les vices d’une pareille méthode.
L’étendue des timbales est d’une octave, de | à | ; |
c’est-à-dire qu’on peut au moyen des vis qui pressent la circonférence, appelée le Chevalet, de chaque timbale, et augmentent ou diminuent la tension de la peau, accorder la timbale grave sur tous les tons suivants
et la timbale haute sur ceux ci : |
Or, en supposant que les timbales soient destinées à ne faire entendre que la Tonique et la dominante, il est bien évident que la dominante n’occupera pas dans tous les tons la même position relativement à la tonique et que les timbales devront être en conséquence accordées tantôt en quinte et tantôt en quarte. Dans le ton d’Ut, elles seront en quarte, la dominante se trouvant
nécessairement au grave | puisqu’il n’y a pas de sol haut |
(Bien qu’on put en avoir) ; il en sera de même en Ré Bémol, en Ré ♮, en Mi ♭, et en Mi ♮ ; mais en Si ♭, le compositeur est libre de faire accorder ses timbales en quinte ou en quarte, de mettre la tonique au dessus ou au dessous, puisqu’il a deux Fa à sa disposition.
L’accord en quarte | sera sourd, la peau des deux timbales se |
trouvant alors très peu tendue ; le Fa surtout sera flasque et d’un mauvais timbre ;
l’accord en quinte | devient sonore par la raison opposée. |
Il en est de même des timbales en Fa ♮, qui se peuvent accorder de deux
manières ; en quinte | ou en quarte | dans les |
tons de Sol, La ♭, et La ♮, au contraire, l’accord sera forcément en quinte, puisqu’il n’y a pas de Ré, de Mi ♭, ni de Mi ♮ grave. Il n’y a pas besoin, à la vérité, de designer en ce cas l’accord en quinte puisque le timbalier sera forcé de l’adopter ; mais n’est il pas absurde d’écrire des mouvements de quarte quand l’exécutant doit faire entendre des mouvements de quinte, et de présenter aux yeux comme la note la plus basse, celle qui, pour l’oreille se trouve être la plus élevée ; et vice versà
Timbales en La Bémol. | Effet. |