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La plus simple de toutes les mesures, la mesure à deux temps, se bat très simplement aussi.

Le bras et le bâton du conducteur étant élevés, de façon que sa main se trouve au niveau de sa tête, il marque le 1er  temps en abaissant la pointe du bâton perpendiculairement de haut en bas, (par la flexion du poignet, autant que possible et non en abaissant le bras dans son entier) et le second temps en relevant perpendiculairement le bâton par le geste contraire.

ainsi : 12

La mesure à un temps n’étant en réalité, pour le chef d’orchestre surtout, qu’une mesure à deux temps extrêmement rapide, doit être battue comme la précédente. L’obligation où se trouve le chef de relever la pointe de son bâton après l’avoir baissée, divise d’ailleurs nécessairement cette mesure en deux parties.

Dans la mesure à quatre temps le premier geste fait de haut en bas est adopté pour marquer le 1er  temps fort, le commencement de la mesure.
Le deuxième mouvement, fait par le bâton conducteur de droite à gauche en se relevant désigne le second temps (1er  temps faible).
Un troisième, transversal de gauche à droite , désigne le troisième temps (2d temps fort) et un quatrième, oblique de bas en haut, indique le quatrième temps (2d temps faible). L’ensemble de ces quatre gestes peut être figuré de la sorte :

Il est important que le conducteur, en agissant ainsi dans ces diverses directions, ne meuve pas beaucoup son bras et, par suite, ne fasse pas parcourir au bâton un trop grand espace, car chacun de ces gestes doit s’opérer à peu près instantanément, ou du moins ne prendre qu’un instant si court qu’il soit inappréciable. Si cet instant devient appréciable au contraire, multiplié par le nombre de fois où le geste se répète, il finit par mettre le chef d’orchestre en retard du mouvement qu’il veut imprimer et par donner à sa direction une pesanteur des plus fâcheuses. Ce défaut a, de plus, pour résultat de fatiguer le chef inutilement et de produire des évolutions exagérées, presque ridicules, qui attirent sans motif l’attention des spectateurs et deviennent très désagréables à la vue.

Dans la mesure à trois temps le premier geste, fait de haut en bas, est également adopté partout pour marquer le 1er  temps, mais il y a deux manières de marquer le second. La plupart des chefs d’orchestre l’indiquent par un geste de gauche à droite.

ainsi : 12

quelques maîtres de Chapelle Allemands font le contraire et portent le bâton de droite à gauche.

ainsi : 12

Cette manière a le désavantage, quand le chef tourne le dos à l’orchestre, ainsi qu’il arrive dans les théâtres, de ne permettre qu’à un très petit nombre de musiciens d’apercevoir l’indication si importante du second temps, le corps du chef cachant alors le mouvement de son bras. L’autre procédé est meilleur, puisque le chef déploie son bras en dehors, en l’éloignant de sa poitrine, et que son bâton, s’il a soin de l’élever un peu au dessus du niveau de son épaule, reste parfaitement visible à tous les yeux.

Quand le chef regarde en face les exécutants il est indifférent qu’il marque le second temps à droite ou à gauche.

En tout cas, le troisième temps de la mesure à trois est toujours marqué comme le dernier de la mesure à quatre, par un mouvement oblique de bas en haut.

Exemple : 12
12ou :12